Lésion du nerf fibulaire commun et pied ballant

Par sa situation superficielle, le nerf fibulaire commun (n. sciatique poplité externe) est le nerf du membre inférieur le plus fréquemment lésé, surtout parce qu'il contourne superficiellement le col de la fibula, ce qui le rend vulnérable à un traumatisme direct. Ce nerf peut également être sectionné lors d'une fracture du col fibulaire ou bien être gravement étiré lors d'un traumatisme ou d'une luxation du genou. La section du nerf fibulaire commun entraîne la paralysie de tous les muscles des loges antérieure et latérale de la jambe (fléchisseurs dorsaux de la cheville et éverseurs du pied). La perte de la capacité de flexion dorsale de la cheville se traduit par le pied ballant, une situation aggravée par l'absence de résistance à l'inversion. Ceci a pour résultat de rendre le membre « trop long » : les orteils accrochent le sol pendant la phase oscillante de la marche.

Il existe plusieurs autres situations qui peuvent être responsables d'un membre inférieur fonctionnellement « trop long », par exemple une bascule du bassin, une paralysie ou une contraction spastique du muscle soléaire.

Ce problème peut être compensé au moins de trois façons :

  1. Par une marche dandinante, pendant laquelle le sujet se penche du côté opposé au membre trop long en « soulevant » la hanche.
  2. Par une démarche en « faucheuse » dans laquelle le membre « trop long » est lancé latéralement (placé en abduction) pour permettre aux orteils de ne pas accrocher le sol.
  3. Par un steppage, caractérisé par une flexion exagérée de la hanche et du genou qui soulève le pied aussi haut que nécessaire pour empêcher les orteils d'accrocher le sol.

En cas de paralysie flasque, le patient utilise en général le steppage car à cause du pied ballant, il est difficile de commencer la phase d'appui par le choc du talon comme dans la marche normale. Lorsque le membre libre oscille vers l'avant, une petite poussée supplémentaire est parfois nécessaire pour essayer de soulever l'avant-pied avant d'abaisser le pied. Notons en outre que dans le cas d'un pied ballant consécutif à une paralysie flasque, les muscles fléchisseurs dorsaux ne sont plus capables de freiner le mouvement par une contraction excentrique. Le pied ne peut donc plus s'abaisser sur le sol de façon contrôlée après un choc du talon, mais il se rabat par contre brusquement sur le sol en produisant un bruit caractéristique, ce qui augmente notablement le choc à la fois encaissé par l'avant-pied et transmis au genou par le tibia. Les patients affectés d'une lésion du nerf fibulaire souffrent également d'une perte de sensibilité au niveau de la face antéro-latérale de la jambe et de la face dorsale du pied.